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ÉDITIONS
Pascal BASTIEN
Jean-Marc BIRY
Emmanuel GEORGES
Jean-Louis HESS
Pierre RICH
Alain TIGOULET
ORAN mémoires
CROISI EUROPE
DÉRIVES DE L'ILL
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LIENS
Les rives de l’Ill  / Dérives de l'Ill
 
Sur une longueur de plus de 200 km, l’Ill serpente l’Alsace, parallèlement aux méandres du Rhin avec lesquels, dans un passé pas si éloigné, elle entrecroisait les siens. Aujourd’hui, son cours est grandement domestiqué, comme son grand frère, mais pour le photographe qui souhaite arpenter ses rives et en rendre compte par l’image, l’approche reste parfois hasardeuse. Ses berges, naturelles ou urbaines, sont souvent encombrées de multiples formes de végétation sauvage, basse ou haute, qui font obstacle à l’avancée ou filtration au regard et à la captation. Les photos ramenées de ce vagabondage au fil de l’Ill attesteraient en somme d’une résilience contenue de son passé glorieux.
 
 
 
PORTRAITS DE POLONAIS
Visages de Basse-Silésie (mai 2003)
 
« … C’est qu’il est difficile de tricher avec le visage. Il porte les stigmates de tout le vécu accumulé dans la diversité de l’insoupçonné, de tout cet imprévisible qui est le sel de l’existence. Un sel qui ajoute de la pleine saveur aux instants de bonheur, mais qui, aussi, avive les plaies et les prolonge.
 
Peut-on, parce que tout visage est l’écritoire du quotidien, découvrir dans ce livre d’images des bribes d’existences ? Etre le reporter de ces rides, de ces tavelures, de l’infléchissement des paupières ? Percevoir dans ces regards les innocences perdues, les soulèvements, les surgissements des passions, les extinctions de feux que furent les renoncements ?
 
Peut-on dire de cet homme à la moustache blanche et drue, à la casquette juvénilement portée peut-être sur une calvitie du senior qu’il sait, au plus secret de lui, que sa vie valait d’être vécue ? Peut-on, par la mine douce-amère de cette adolescente aux nattes blondes et au regard myosotis, rencontrer une déferlante d’envies de mordre à pleines dents le délicieux clafoutis des espoirs mêlés ? Peut-on, de l’adulte au milieu du gué et qui a pris les airs penchés de la fatigue, savoir s’il envisage les années à venir comme des promesses de sereine félicité ou comme une amère descente vers le crépuscule ?
 
Les réponses, diverses, appartiennent à nous, les spectateurs. À nous qui colorerons de nos fantasmes la vérité de ces visages comme posés sur fond d’une toile volontairement privée de tout décor qui aurait pu distraire. Éloge de la nudité : nous lirons, c’est-à-dire que nous interprèterons… Et ce sera très bien ainsi. Car il est bon que la photo n’exerce aucune dictature, mais invite au dialogue au bout duquel il y a appropriation. Ce Polonais en vêture militaire ? Cette Polonaise blonde aux expressions de Madone ? Des proches, désormais.
 
Le merveilleux -au sens du magique- dans cette rencontre à forte distance de temps et d’espace, c’est que ces nouveaux amis puissent nous sembler emblématiques d’autres que d’eux-mêmes. Qu’en les dévisageant nous ayons l’illusion féconde de “voir” la Pologne dans son peuple et même, sans trop de recours à nos connaissances ou à l’imagination, dans le paysage qu’ils habitent.
 
Nous sommes là dans l’irrationnel. Mais qu’importe ! L’important, justement, pour nous, est que quelques destins envisagés (en-visagés) sur la grande place de Wroclaw ou le parvis de l’Église Wang de Karpacz nous rappellent qu’une nation -la leur comme la nôtre- est faite de la réunion de “gens ordinaires” dont chacun est unique. Mais qui, tous, se retrouvent quelque part sur la ligne commune qui va de la nostalgie d’un passé souvent travesti à l’irrépressible ambition d’un futur à aimer. »
 
Extrait d’un texte de Jean-Marie Haeffelé
L’Alsace en portraits/Portraits d’Alsaciens
Série de portraits d’Alsaciens issue d’un projet entrepris avec trois autres membres de Chambre à Part (B. Birsinger, Michel Grini et J-Louis Hess) autour d’un kiosque à photographies aménagé partiellement en espace d’exposition et en espace de prise de vue pour la réalisation de portraits.
 
En utilisant le kiosque à photographies entre 1995 à 1999 et en l’installant dans les villages, les villes secondaires et les quartiers de grandes villes alsaciennes, les photographes sont allés à la rencontre des habitants à l’occasion de manifestations d’envergure, type fête votive, fête villageoise, fête de quartier ou d’association, drainant un public nombreux et décontracté.
 
D’une certaine façon, le kiosque a permis de renouer avec la tradition des photographes ambulants de la fin du 19e et du début du 20e siècle qui allaient à la rencontre de leur clientèle et élargissaient leur champ d’investigation professionnelle et commerciale. Cette démarche artistique renouait aussi avec une certaine tradition rhénane plus ancienne de représentation de la société (Sébastien Brant, August Sander…). Il paraissait intéressant, à l’aube du troisième millénaire de revendiquer cet héritage et de s’inscrire dans une proposition d’exploration visuelle du corps social alsacien.
 
Sur près de 5 années, j’ai pris plus de 500 portraits d’Alsaciens illustrant la diversité sociale et culturelle des habitants de ma région.
 
> Les compagnons de l'Atlantique, 1994
 
> Miroirs d’eau
 
> L’Alsace en portraits/Portraits d’Alsaciens
 
> Portraits de polonais, visages de Basse-Silésie (mai 2003)
 
PUBLICATIONS
Le Marché aux boeufs de Saint-Christophe-en-Brionnais
Photographies de Jean-Marc Biry. Texte de Lucette Desvignes. Format 30 x 24 cm • 64 pages • 1992
 
Le photographe Jean-Marc Biry découvre en 1985 le marché aux boeufs de Saintt-Christophe-en-Brionnais. Devant la singularité de ce théâtre hebdomadaire rural tout entier consacré à la race charolaise, il décide d'en rendre compte au travers d'un projet de reportage.
Lucette Desvignes, poète, romancière et dramaturge bourguignonne, a entrepris la même démarche par la plume.
 
Coproduction Editions Chambre à Part et Conseil Régional de Bourgogne. Traduction allemande et anglaise. Carte de localisation.
 
Prix public : 11 euros
Miroirs d’eau
 
Photographies prises dans le Ried d’Alsace centrale au sud de Sélestat pendant la période de dégel d’un hiver de la fin du siècle dernier. Les débordements de l’Ill avec les grandes étendues d’eau recouvrant une partie importante des prairies du Ried constituent autant de miroirs dans lesquels se reflètent les éléments du paysage naturel environnant.
 
Le ciel nuageux, les arbres en rang alignés ou dispersés ou encore les taillis qui se mirent à la surface de cette eau stagnante et lisse créent une image dont l’étrangeté reste liée aux choix de composition du photographe dans sa prise de vue :
- une ligne d’horizon qui partage la vue en deux parties symétriques à la façon d’une planche naturalisée de test de Rorschach,
- un renversement visuel lorsque les paysages donnés à voir le sont par leur image réflective et non par leur plan perspectif habituel.
 
Seuls quelques indices, certains éléments perturbateurs qui viennent troubler la surface réfléchissante comme des brindilles, des herbes flottantes ou encore les effets d’une risée passagère témoignent de cet artifice visuel.
Les compagnons de l'Atlantique, 1994
Série de Portraits de compagnon des Chantiers de l’Atlantique à l’occasion des Portes Ouvertes, St-Nazaire.
 
Les Compagnons » sont la force vive –l’aristocratie ouvrière- des chantiers navals de Saint-Nazaire. Le travail de portrait entrepris était moins une réponse à une commande qu’un hommage à ces hommes et à leur savoir faire spécifique qui fonde l’image collective de l’entreprise et du pays  nazairois.
Jean-Marc Biry vit et travaille à Strasbourg. Il est membre fondateur et président de l’association Chambre à Part depuis sa création en 1991. Il s’initie à la photographie pendant ses études d’architecture, formation de laquelle il conserve un penchant pour l’image « construite ». Artiste-photographe, il développe ses thématiques de travail personnel dans des genres consacrés comme le paysage, le portrait, le reportage mais aime aussi se confronter aux approches plus conceptuelles de la photographie dite plasticienne.
Jean-Marc BIRY